Hyperglycémie néonatale

À retenir

Définition :

Hyperglycémie ≥ 10  mmol/L

(les enfants prématurés passent 94-94% du temps avec des valuers de glucose entre  2.6 – 10 mmol/L)

Signes cliniques :

  • Mauvaise prise pondérale
  • Déshydratation
  • RCIU

En présence d’anomalies du développement (macroglossie, hernie ombilicale, malformations cardiaques, rénales et urinaires, anémie non auto-immune, hypothyroïdie avec glande in situ) et/ou des troubles neurologiques : possibilité de diabète néonatal .

 

Physiopathologie

  • Trouble du développement des cellules beta pancréatiques (1 / 90,000-160,000)
  • Diminution de la sécrétion de l’insuline
  • Diminution de la sensibilité à l’insuline (=Insulinorésistance)
  • Excès de apports de glucose (nutrition parentérale, apports élevé en glucides parentéraux (>6 mg/kg par minute)

Cause la plus fréquente chez un NN prématuré

Résultat d'une combinaison de réponse contre-régulatrice au stress et à l'infection, ainsi que de l'impact de la prématurité et de la restriction de croissance sur la sécrétion et la sensibilité à l'insuline avec des apports de glucose relativement excessifs.  La prévalence de l'hyperglycémie est inversement proportionnelle à l'âge gestationnel.

Au cours de la première semaine postnatale, environ 33-80% des nourrissons de très faible poids de naissance (<1500 g) présentent des concentrations de glucose >10 mmol/L.

La prévalence de l'hyperglycémie est de 30% vers la fin de la deuxième semaine postnatale, mais reste relativement élevée (environ 20 %) même pendant la quatrième semaine de vie.

 

Diabète néonatal :

Malformation du pancréas ou fonctionnement anormal de la cellule β pancréatique: on retrouvera le plus souvent des anomalies du locus 6q24 et des mutations des gènes ABCC8 ou KCNJ11 codant pour le canal potassique dans la cellule β du pancréas, voire des mutation du gène de l'insuline (INS).

Diagnostic:

Avant l’insulinothérapie:

  • Glucose
  • C-peptide
  • Insuline
  • Corps cétoniques
  • Gazométrie

Imagerie: échographie pancréatique si suspicion de agénésie

Considérer la surveillance en continu du glucose par CGM (continuous glucose monitoring)

 

Test génétiques pour suspicion de diabète sucré néonatal si 

  • signes cliniques suggestifs
  • hyperglycémie insulinodépendante qui persiste >3 semaines chez un NN prématuré
  • hyperglycémie insulinodépendante qui persiste plus d'une semaine chez un NN à terme
  • hyperglycémie extrême aiguë (glucose sérique supérieur à 50 mmol/L)

 

Traitement:

  • Diminuer le taux de perfusion du glucose si possible (CAVE : risque de déficit calorique), mais maintenir les besoins nutritionnels habituels ou spécifiques de l'enfant
  • Revoir apport en protéines : un apport plus élevé (apport quotidien en acides aminés de 4 g/kg par jour) dans la nutrition parentérale est associé à une réduction de l'incidence globale de l'hyperglycémie chez les nourrissons de faible poids corporel.

Insuline  à considérer si hyperglycémie persistante ≥ 10 mmol/L

  • Bolus de 0.05 U/kg
  • Perfusion continue de 0,01 à 0,05 U/kg/h  si l'hyperglycémie persistante. (Les prématurés ont un taux de clairance métabolique de l'insuline plus élevé que les adultes et peuvent donc nécessiter des taux de perfusion d'insuline plus élevés (0.1 U/kg/h)) 
  • Adapter le débit de l'insuline aux besoins nutritionnels habituels ou spécifiques de l'enfant.
  • Attention aux hypoglycémies préprandiales si interval d'apports glucidiques > 1-2 h
  • Adapter l’insuline en fonction de la cible glucidique : 3–8 mmol/L

 

Les patients porteurs de mutations ABCC8 ou KCNJ11 peuvent être traités avec succès à l'aide de sulfonylurées p.o. 

Sous traitement : cible thérapeutique de 3 – 8 mmol/L

Morbidités associés à l'hyperglycémie néonatale persistante

  • Rétinopathie du prématuré
  • Maladies pulmonaires chroniques
  • Entérocolite nécrosante (ECN)
  • Hypernatrémie
  • Réduction de la matière blanche dans le cerveau à terme
  • Troubles neurologiques et neuropsychologiques