Hyperglycémie fortuite

À retenir

Hyperglycémie

  • Glycémie à jeun ≥ 7,0  mmol/L
  • Glycémie aléatoire  ≥ 11,1  mmol/L

En absence de signes suggestifs classiques de diabète (polyurie, polydipsie, perte pondérale, deshydratation)

Hyperglycémie de stress

Augmentation transitoire de la concentration de glucose dans le sang due à diverses causes de stress physiologique aigu, qui se normalise généralement lorsque le facteur déclenchant ( stress) s'atténue.

Médiée par des réponses neuroendocriniennes telles que l'augmentation du cortisol, du glucagon, de l'hormone de croissance, des catécholamines et de diverses cytokines, entraînant ainsi une gluconéogenèse et une glycogénolyse excessives.

Le degré d'activation de cette réponse au stress et la gravité de l'hyperglycémie sont liés à l'intensité du facteur de stress

L'hyperglycémie de stress semble donc être un marqueur de la gravité de la maladie.

 

Une hyperglycémie de stress supérieure à 150 mg/dL (8,3 mmol/L) se produit chez jusqu'à 5 % des patients se présentant aux urgences pédiatriques et l'incidence peut atteindre 25 % à 60 % chez les enfants atteints d'une maladie grave.

La plupart des patients atteints d'hyperglycémie de stress présentent des élévations légères à modérées de la concentration de glucose dans le sang entre 150 et 299 mg/dL (8,3 et 16,6 mmol/L).

Les élévations extrêmes (> 16,6 mmol/L) de la glycémie en l'absence de diabète sont inhabituelles (0,13 %).

Cétonurie et glucosurie chez seulement 12,5 % des patients des urgences pédiatriques présentant une hyperglycémie de stress de 150 mg/dL (8,3 mmol/L).

Les cétones sont normalement présentes dans le sang pendant le jeûne et l'exercice prolongé.

La cétogenèse est augmentée en cas d’absence d’insuline

La limitation de l'excrétion urinaire du glucose due à la déshydratation pourrait être un facteur important.

2 types

Type A, qui survient lors d'une maladie grave et prolongée et lors de situations graves mettant la vie en danger

Type B, qui survient au cours d'une maladie aiguë, principalement dans des situations ne mettant pas la vie en danger.

une prévalence plus élevée du type A chez les enfants (âge moyen 5,2 ± 4,5 ans) affectés par des convulsions fébriles ou des lésions traumatiques (12,9 et 11,7 %, respectivement, contre 2,2 % chez les patients présentant uniquement de la fièvre),

 

Certains médicaments sont associés à des hyperglycémies :

Tosur M, Viau-Colindres J, Astudillo M, et al. Medication-induced hyperglycemia: pediatric perspective. BMJ Open Diab Res Care 2020

 

Hyperglycémie chez un enfant en bonne santé

  • Au moins trois taux de glycémie à jeun > 5,6 mg/dL
  • Parent et un grand-parent sans diabète

Le risque cumulatif à 3 ans de développer un diabète de type 1 était de 2,5 % (IC 95 % : 1,5-4,0) dans l'ensemble de la population et de 26,4 % (16,7-40,4) chez les sujets présentant des anticorps positifs

Ce sont des causes fréquentes du diabète monogénique MODY (10-60%) (AC negatifs !)

Situations:

  • hyperglycémie fortuite et persistante de l'enfance (10-60%)
  • diabète sucré gestationnel (1-2%)

Le plus frequent: heterozygous inactivating mutations in the GCK (glucokinase) gene (MODY 2)

AGIR 

Hyperglycémie ≥ 11.1 mmol/l

En absence de signes suggestifs (polyurie, soif perte de poids, deshydratation)

Vérifier:

  • Maladie ?
  • Anamnèse familiale ?
  • Médication à effet hyperglycémiant ?
  • Présence de corps cétoniques ?
  • Hyperglycémie persistante après 2 h ?

 

Mesurer :

  • Insuline
  • C-Peptide
  • HbA1c
  • AC spécifiques diabète type 1(ex. anti GAD, anti IA-2, anti Insuline, anti ZnT8)

Selon le cas après discussion avec endocrinologue / diabétologue pédiatre

  • OGTT
  • Suivi glucose en continu CGM pendant 10-14 jours
  • Génétique (MODY)

 

Calculer si suspicion de résistance à l'insuline :

HOMA-β = fasting insulin (mU/ml) × 20/ [fasting glucose (mmol/ml) −3.5]  (normal : 100%).

HOMA-IR = fasting insulin (mU/ml) × fasting glucose (mmol/ml)/22.5   (normal : 1)

 

Traiter

Hyperglycémie induite par des médicaments : interrompre le médicament causal dans la mesure du possible.

Si la glycémie est ≥ 11,1 mmol/L  et persiste plus de 2 h : 

  • Analogue de l'insuline à action rapide à 0.05 – 0.1 UI/kg
  • Bolus par voie intraveineuse (IV) ou sous-cutanée (SC), suivi d'une insulinothérapie en continu
  • Contacter l’endocrinologue/diabétologue pédiatre
  • Si AC specifiques positifs: Diabète de type 1 

Normoglycémie (4-8 mmol/l)

Complication du traitement:

Hypoglycémie